Historique :
Varroa destructor est un acarien, parasite de l’abeille. Il est originaire de l’Asie du sud-est, où sa relation avec son hôte, Apis Cerana (abeille asiatique) est à l’équilibre, suite à un long processus de coadaptation physiologique et sensorielle. Le passage de l’abeille asiatique à l’abeille européenne (Apis Mellifera) aurait eu lieu suite à l’introduction de cette dernière en Asie dans la première moitié du 20ème siècle.
Avec les échanges commerciaux, varroa s’est rapidement et mondialement répandu. Il a été détecté en Europe de l’est dans les années 70, en Allemagne en 1977 et en France en 1982.
Reproduction :
Pour la reproduction, varroa destructor est dépendant du cycle de l’abeille. Sa reproduction a lieu dans les cellules de couvain operculé. Transportée par une abeille adulte, la fondatrice pénètre dans l’alvéole de la larve d’une ouvrière ou de faux bourdons, juste avant operculation, ce qui lui évite d’être décelé par les abeilles nettoyeuses et ainsi d’être évacué.
La fondatrice se cache dans la bouillie larvaire et reste immobile jusqu’à operculation. Une fois la cellule operculée, varroa va se nourrir de l’hémolymphe de la larve. La fondatrice commence à pondre ,entre 60 et 70 heures après operculation ,a raison d’un œuf toute les 30 heures. Elle pourra donc pondre jusqu’à 6 œufs dans les cellules d’ouvrière et 7 dans les cellules de faux bourdon. Le premier œuf est toujours un mâle qui servira uniquement à féconder ses sœurs. Les œufs évoluent en stade immatures puis en adulte en 5 à 6 jours. Ils iront ainsi se nourrir régulièrement sur la nymphe d’abeille.
A l’émergence de l’abeille, les femelles fécondées et la fondatrice passent en phase de phorésie. Le mâle ainsi que les femelles qui n’ont pas eu le temps de se développer totalement restent dans l’alvéole vide et vont mourir.
Téléchargez le cycle de reproduction :
La phase phorétique et propagation :
Lors de l’émergence de l’abeille, les fondatrices vont s’accrocher sur la cuticule de l’hôte pour se nourrir de son hémolymphe jusqu’à ce qu’elle glisse à nouveau dans une alvéole. Varroa se fixe sur toute les castes d’abeilles, il est donc facilement compréhensible que la propagation au sein d’un rucher ou de rucher voisin se fasse facilement par la dérive des abeilles mais aussi le pillage des ruches faibles ou encore lors de la création d’essaim en introduisant des cadres de couvain operculé.
Effet du varroa sur l’abeille :
Le varroa lorsqu’il est présent en nombre important, a des effets désastreux sur l’abeille. En général une larve , infestée par plusieurs varroas ,meurt mais si elle survit ,elle donne naissance à une abeille adulte mal formée ,par exemple avec des ailes atrophiées.
Lorsqu’une larve est infestée par un seul varroa, les effets sont peu visibles, et les abeilles ont alors une apparence normale, mais ces individus présentent une durée de vie courte, peuvent être inaptes à certaines tâches comme le nettoyage et ont un système de défense réduit contre les maladies. Ceci est donc la porte ouverte à toutes sortes de maladies secondaires dont la loque américaine.
Une colonie en plein développement durant la miellée, peut supporter un grand nombre de varroas car les individus inaptes sont rapidement remplacés. Par contre, après la miellée, le couvain diminue alors que la population de varroa continue de croître (rappelons-nous… 1 varroa introduit dans une cellule d’ouvrière, c’est 5 fondatrices qui sortent après émergence…)
En quelques semaines, la situation sanitaire peut se renverser, puisqu’une part importante de la population d’abeille va se développer en présence du parasite et mener à la formation d’une population d’abeilles fragiles ,population qui supportera mal l’hivernage et/ou un redémarrage lent de la colonie au printemps.
Il est donc capital de traiter les colonies au plus tôt après la miellée afin d’avoir une population d’abeille d’hiver saine.